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Republic of Burundi’s Statement

Friday, October 31, 2025

DISCOURS LORS DE LA CONFERENCE DE HAUT NIVEAU CONSACREE A LA CONVENTION DES NATIONS UNIES CONTRE LA CYBERCRIMINALITE (25-26/10/2025) par Ambassadeur Télesphore Irambona, Burundi

 

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Distingués délégués,

 

C’est avec un profond honneur que je prends la parole en cette occasion, lors de cette conférence de haut niveau consacrée à la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité, adoptée le 24 décembre 2024.

 

Je tiens tout d’abord à adresser mes sincères félicitations à la République Socialiste du Vietnam pour l’organisation exemplaire de cet événement historique ainsi qu’à exprimer ma gratitude pour l’accueil chaleureux réservé à ma délégation.

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

 

Cette Convention constitue une avancée majeure dans notre lutte collective contre les menaces croissantes que représentent les infractions commises dans l’espace numérique. Elle illustre notre volonté commune d’adapter le cadre juridique international aux réalités d’un monde toujours plus interconnecté où la technologie influence profondément nos sociétés, nos économies ainsi que nos modes de vie.

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

 

Permettez-moi à présent de souligner certains progrès significatifs apportés par cet instrument international ainsi que quelques préoccupations importantes qu’il suscite.

 

Cette Convention établit un cadre juridique harmonisé facilitant la collaboration internationale contre la cybercriminalité. Elle définit clairement les infractions liées aux technologies de l’information et de la communication, telles que le piratage informatique, la diffusion de logiciels malveillants, la fraude numérique, les atteintes à la vie privée et aux données personnelles ainsi que l’exploitation sexuelle des enfants en ligne. Cette harmonisation est essentielle pour surmonter les disparités juridiques qui entravent souvent les actions transfrontalières.

 

L’un des piliers de cette Convention réside dans le renforcement de la coopération judiciaire et policière entre États. Grâce à des mécanismes simplifiés d’entraide judiciaire, d’échange d’informations et d’assistance technique, les autorités compétentes peuvent désormais agir plus rapidement et efficacement face aux cybercriminels exploitant les failles des frontières nationales. Par ailleurs, elle encourage les États à renforcer leurs capacités techniques et juridiques.

 

La Convention accorde également une attention particulière à la protection des victimes, notamment les plus vulnérables, en prévoyant des mesures spécifiques garantissant leur droit à réparation et leur sécurité. Elle incite les États à développer des politiques publiques intégrées visant à prévenir la cybercriminalité et à sensibiliser le public.

Enfin, elle intègre un mécanisme d’évaluation périodique permettant d’adapter ses dispositions aux évolutions technologiques rapides, assurant ainsi une flexibilité indispensable pour faire face à des menaces en constante mutation.

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

 

Malgré ces avancées indéniables, il convient d’aborder avec lucidité certaines préoccupations légitimes soulevées par plusieurs pays, y compris le Burundi. Ces inquiétudes concernent notamment la protection des enfants ainsi que la conformité de la Convention avec certains instruments nationaux et internationaux, en particulier le Protocole facultatif à la Convention relative aux droits de l’enfant concernant la vente d’enfants, la prostitution des enfants et la pornographie mettant en scène des enfants (OP-CRC-SC).

 

Sans prétendre être exhaustif, il est préoccupant que la criminalisation du matériel d’abus sexuel d’enfant soit limitée aux seuls contenus visuels, excluant ainsi les contenus audio, écrits ou symboliques.

 

De surcroît, l’autorisation donnée aux Etats d’exclure les contenus ne représentant pas une personne réelle pourrait ouvrir la voie à une tolérance du matériel pédopornographique généré par l’intelligence artificielle (IA).

 

Par ailleurs, l’exclusion de la responsabilité pénale en matière de sollicitation ou manipulation sexuelle (grooming) lorsque l’auteur est lui-même un enfant va à l’encontre de la protection universelle due à toute victime, indépendamment de l’âge de l’agresseur.

 

Ces dispositions risquent donc d’affaiblir le niveau actuel de protection garanti par les instruments internationaux susmentionnés.

 

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

 

Face à ces enjeux complexes, il nous appartient aujourd’hui de réfléchir collectivement aux moyens d’assurer une mise en œuvre équilibrée et efficace de cette Convention qui constitue un jalon historique dans notre combat commun contre les menaces numériques transcendant frontières et juridictions.

 

Il est donc essentiel de poursuivre le dialogue afin d’éclaircir les zones d’ombre et dissiper les inquiétudes légitimes des uns et des autres, dans le but d’assurer une adhésion large et harmonieuse des Etats membres à cette Convention. A cet effet, l’organisation de forums dédiés à la vulgarisation pourrait favoriser le partage des bonnes pratiques et des expériences nationales.

 

Nous sommes tous inviter à œuvrer ensemble pour bâtir un cyberespace sûr, inclusif et respectueux des droits fondamentaux pour tous.

 

Je vous remercie de votre attention.

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