Déclaration du Tchad lors de la cérémonie de signature de la
Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité et de
la conférence de haut-niveau sur la cybercriminalité.

25 octobre 2025, Ha Noi, Viet Nam

Excellences,

Mesdames et Messieurs
En vos rangs, grades,
Et tous protocoles observés,

A l’entame de mes propos, je vous voudrais, au nom du Gouvernement tchadien, adresser nos sincères remerciements et notre profonde gratitude au Gouvernement et au peuple vietnamiens, pour l’accueil chaleureux et les marques d’attention dont nous faisons l’objet depuis notre arrivée dans cette belle ville de Ha Noi, la ville de la paix.

Aussi, voudrais-je remercier et féliciter les autorités vietnamiennes pour les excellentes dispositions prises en
collaboration avec les Nations Unies, ayant permis la tenue des présentes assises et pour l’invitation adressée au Tchad d’y participer.

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

Cette cérémonie de signature de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité couplée avec la conférence de hautniveau sur le sujet se tient à un moment où le cyberspace est exposé à de multiples défis majeurs.

Cela appelle impérativement un cadre juridique cohérent et répondant au rythme de l’évolution des nouvelles technologies.

La cybercriminalité est passée d’une menace émergente ces dernières années à une crise mondiale réelle et grandissante, aux implications significatives aussi sur le plan socio-économiques que pour la paix et la sécurité. L’ampleur de cette menace est illustrée de manière frappante par des statistiques récentes.

Par exemple, sur le plan économique, les coûts mondiaux de la cybercriminalité s’élèvent à 9,22 milliards de dollars et devraient atteindre 13,82 billions de dollars d’ici 2028. Le coût moyen mondial d’une violation de données a grimpé à environ 5 millions de dollars en 2024, marquant une augmentation significative de 10% par rapport à l’année précédente.

En 2023, environ sept cyberattaques sur dix (70,13 %) signalées dans le monde étaient liées à des ransomwares ; les chercheurs en sécurité ayant recensé plus de 317 millions de tentatives de ransomwares à l’échelle mondiale. D’autres types d’attaques telles que les violations de réseau, l’extorsion de données, l’exfiltration de données, entre autres, sont également croissante et ciblent les infrastructures critiques.

Cette menace persistante liée à l’utilisation des nouvelles technologies de l’information et de la communication à des fins criminelles, justifie clairement l’adoption de la Convention des Nations Unies contre la cybercriminalité, par la résolution A/res/79/243, du 31 décembre 2024.

C’est pourquoi, le Tchad se félicite de la tenue de la présente cérémonie et conférence qui nous permettent certes d’ouvrir et de procéder à la signature de cette Convention contre la cybercriminalité mais également d’identifier les multiples défis pour l’entrée en vigueur et la mise en œuvre de ladite convention afin de combattre la cybercriminalité.

Excellence,
Mesdames et Messieurs,

L’ampleur de ces menaces et leurs impacts sur tous les secteurs de notre vie montrent clairement que dans le cyberspace, une sécurité efficace n’est pas seulement une exigence technique, mais un impératif socio-économique, sécuritaire et légal. Ainsi, il est nécessaire de souligner les différences régionales dans la maturité de la cybersécurité, les environnements réglementaires et le paysage des menaces et les capacités d’y répondre. A ce sujet, la question de la fracture numérique et la faible maturité de la cybersécurité en Afrique illustrent cette différence régionale et constituent un défi important pour combattre la cybercriminalité.

A cet égard, conscient de cette situation de fracture numérique et de la faible maturité de la cybersécurité, le Tchad a renforcé son dispositif législatif et institutionnel en adoptant la loi sur la cybersécurité et en créant l’Agence nationale de sécurité informatique et de certification électronique pour lutte contre la cybercriminalité. Le Tchad s’est doté également d’une stratégie nationale sur la cybersécurité.

Cependant, ces efforts sont exposés à des défis technique et humain considérable. Pour relever ces défis, le Tchad compte beaucoup sur la coopération internationale en vue de fournir aux pays en développement et aux pays en transition économique, l’assistance technique et le renforcement des capacités nécessaires dont ils pourraient avoir besoin pour lutter efficacement contre la cybercriminalité.

La présence de nombreux États, organisations internationales et régionales, et autres acteurs pertinents, ainsi que les événements parallèles organisés en marge de cette conférence, montrent clairement combien la lutte contre la cybercriminalité est un combat que personne ne pourra mener seul mais requiert une action collective et une meilleure coordination afin d’y arriver.

Je vous remercie.